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Plus de quatre ans déjà que Pascal Viléo a rangé son sifflet. Retombé dans l'anonymat après une belle carrière sur les terrains de Ligue 1, le natif de Villeneuve/Lot revient sur les moments forts de son parcours.

Pascal Viléo (source photo : www.fcsochaux.fr)

Il a appartenu à une génération de sifflets reconnus et estimés sur les terrains de l'Hexagone. Pascal Viléo a quitté la scène le 29 avril 2012 lors d'un ultime match de Ligue 1 entre Lille et le PSG. L'un des tous derniers également au Stadium Nord de Villeneuve d'Ascq. Depuis, celui qui est conducteur receveur au sein de la société Keolis à Bordeaux profite de sa famille et de son fils, devenu footballeur et qu'il suit désormais chaque week-end sur les terrains de Gironde. Son téléphone n'a pas sonné pour éventuellement lui proposer de rejoindre le corps des observateurs de la Fédération. "C'est dommage, j'aurais pu apporter mon expérience".

Sur les traces de son père

Pascal Viléo a emboité le pas de son père, qui fût lui aussi arbitre à l'échelon départemental. A vingt-ans, ce disciple de Michel De Zayas devient jeune arbitre de la Fédération et terminera major de promotion en 1987. En 1994, il découvre à 27 ans le championnat de France de D2. Il commence alors à former son équipe avec l'arrivée d'abord de Jean-Paul Harribey. "Notre association s'est faite tout naturellement. Jean-Paul est de ma génération". Bruno Faye rejoindra Pascal Viléo six mois après son accession en D1. "Aquitain comme moi, c'est un choix qui s'imposait, Bruno étant arbitre assistant international. Il m'a beaucoup apporté au début de ma jeune carrière. Un vrai professionnel". Il décrochera une nouvelle fois la première place au classement et sera promu dans l'élite, succédant à Jean-Claude Puyalt, qui mettait un terme à sa carrière quelques mois plutôt lors d'un Montpellier/Lyon avec un certain Pascal Viléo comme quatrième arbitre. L'idylle entre Viléo et la Ligue 1 va durer cinq ans dans un premier temps. Son baptême du feu a lieu le 5 août 2000 au stade de l'Aube à l'occasion de Troyes/Toulouse.

Pour en arriver là, Pascal Viléo a pu compter sur le soutien de plusieurs personnes. Son père d'abord, qui a toujours été présent, notamment lors de ses débuts au sifflet à l'âge de seize ans. "Il m'a toujours encouragé et a su me motiver". Michel De Zayas ensuite. "Il m'a permis de m'épanouir au niveau régional et d'engranger de l'expérience pour mieux appréhender les compétions nationales". Sans oublier Jean-Claude Puyalt, "plus qu'un mentor, il est un véritable ami qui m'a apporté tout son vécu et ficelles du haut niveau".

Pascal Viléo lors de son ultime match à Lille (source photo : www.gettyimages.com)

"J'ai vécu tellement de belles choses"

Nommé Fédéral 1 à l'âge de 33 ans, Pascal Viléo peut encore espérer être proposé sur la liste des arbitres internationaux. Il acquiert de l'expérience et se forge une personnalité appréciée par les joueurs et entraîneurs. Il hérite d'affiches de haut de tableau, comme lors de la saison 2003/2004 où l'ancienne DNA (Direction Nationale de l'arbitrage) le désigne sur un Auxerre/Nantes, décisif pour la quatrième place, synonyme de qualification en Coupe de l'UEFA. Mais aussi Bastia/Nice, Sochaux/Lens, Marseille/Nantes. Un an plus tard, les dirigeants de l'époque lui font entrevoir la possibilité de passer international. Comme lors de l'exercice précédent, un match couperet lui est attribué. Le samedi 28 mai 2005, le FC. Nantes accueille le FC. Metz pour le match de la "mort" de cette dernière journée de Ligue 1. Les Canaris occupent la 19ème place au classement tandis que les messins sont 14ème avec trois longueurs d'avance mais également concernés par le maintien. L'homme en noir remplira sa mission mais sera rétrogradé en Ligue 2 quelques jours après cette rencontre. "Le plus mauvais moment de ma carrière. Cela a été très difficile à digérer. Les trois saisons qui ont suivi ont été particulièrement éprouvantes. J'ai arbitré à l'expérience", explique l'intéressé. Fabrice Plançon le rejoindra par la suite tout comme Laurent Rossignol en qualité d'assistants.

Il finit à nouveau major des arbitres de Ligue 2 en mai 2009 et retrouve le plus haut-niveau. Son premier match de la saison a lieu à Lille, là où il donnera son dernier coup de sifflet trois ans plus tard. Pascal Viléo n'aura pas le privilège de diriger une finale de coupe nationale. Il dirigera le trophée des champions entre Auxerre et Lyon à l'été 2005, quelques mois après avoir été relégué en Ligue 2. "Je n'ai aucun regret. J'ai vécu tellement de belles choses".

Qui êtes-vous Pascal VILEO ?

Nom : VILEO

Prénom : Pascal

Date de naissance : 27 avril 1967

Profession : conducteur receveur chez Keolis à Bordeaux

Parcours :

-1987 : major JAF (Jeune Arbitre de la Fédération)

-1994 : Fédéral 4

-1995 : Fédéral 3

-1996 : Fédéral 2

-2000 : major des arbitres F2

-2005 : rétrogradation en Ligue 2

-2009 : major des arbitres F2

-2012 : fin de carrière

Palmarès : 125 matchs de Ligue 1 et environ 200 de Ligue 2 dirigés

Arbitres assistants attitrés : Bruno Faye, Jean-Paul Harribey, Fabrice Plançon et Laurent Rossignol

Le plus grand joueur que vous avez croisé : Marco Simone et Fernando Morientes. Deux grands joueurs autant sur le terrain qu'en dehors. La classe.

Le joueur le plus râleur que vous ayez arbitré : Florent Balmont sans hésiter

L'entraîneur le plus "casse-pied" : Vahid Halilhodzic et Rudi Garcia

Un stade : Geoffroy-Guichard, le stade des "Verts", l'équipe qui m'a fait aimé le foot en 1976. Une autre époque.

Lionel SCHNEIDER