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Que deviennent-ils ? Portrait de Georges RAMOS, ancien arbitre international

Retrouver la trace de Georges Ramos n’a pas été chose facile. Celui qui a tenu le sifflet durant 14 ans en 1ère Division coule une paisible retraite dans le Cantal. Rencontre.

 

Certains arbitres ont marqué de leur empreinte leur passage dans le football. Georges Ramos en fait partie. Lors d’un 13h Foot  sur I-Télé présenté par Pascal Praud en fin d’année 2015, le journaliste sportif évoquait ces arbitres avec lesquels le dialogue était toujours possible. « C’est vrai qu’il y avait plus d’échanges avec les joueurs, entraîneurs, présidents et les journalistes. Pourquoi ? Parce qu’il y avait avant tout un respect mutuel entre nous » explique Georges Ramos.

 

 

Avec le brésilien Valdo en 1991 (source photo : www.paris-canalhistorique.com)

 

Georges Ramos a pris le sifflet pour la première fois en 1979. Après une grave blessure au genou, cet ancien salarié de la mairie d’Aurillac a très vite compris qu’il ne ferait pas carrière en tant que footballeur. Lors d’un match corpo, l’arbitre ne se présente pas et Georges Ramos est sollicité pour diriger la rencontre. Le point de départ d’une belle et longue carrière.

 

« C’est la passion qui nous animait »

 

Promu arbitre de Ligue en 1974, Georges Ramos devra patienter 7 ans avant de découvrir les championnats nationaux puis les terrains du Monde en tant qu'arbitre intrernational. Aujourd’hui, en l’espace de quelques saisons, un arbitre peut se retrouver plongé dans le grand bain des championnats professionnels. Ces promotions accélérées décidées par la DTA/CFA laisse perplexe l’ancien arbitre : « ce n’est pas avec six mois d’arbitrage en CFA que vous allez acquérir de l’expérience. » Par ailleurs, les arbitres veulent être augmentés et souhaitent devenir professionnels à temps plein. « A notre époque, on gagnait 750 francs par match. C’est la passion qui nous animait. L’arrivée massive de l’argent au début des années 2000 a divisé les arbitres ».

 

« Monsieur Molinari, un président hors-normes »

 

De ses déplacements dans l’hexagone, Georges Ramos garde le souvenir de rencontres inoubliables. Avec Carlo Molinari notament, « un président hors normes, humain, d’une remarquable correction avec les arbitres » et « Monsieur Watrin, qui recevait les arbitres au Stade St-Symphorien. Un grand Monsieur », se rappelle celui qui a connu les grandes heures du FC Metz. Il fût au sifflet notamment d’un match des Grenats face au PSG de Lama, Roche, Bravo, Rai, Ginola lors de la saison 94-95 remporté 2-0 par les hommes de Joël Muller à l’époque.

 

 

 

Le Président Molinari

 

Le PSG de Rai, le Nantes de Jean-Claude Suaudeau, le Monaco de Youri Djorkaeff et Thierry Henry, l’OM de Rudi Völler et Alen Boksic, autant de clubs, autant de noms qui font toujours rêver Georges Ramos qui a connu le football français à son apogée. « Ce fût un plaisir immense de côtoyer tous ces joueurs. » L’arbitre Auvergnat se souvient également d’OM-PSG, « les médias évoquaient déjà ce match quinze jours auparavant pour faire monter la mayonnaise. Le stade était surchauffé, des stars dans les deux équipes, deux présidents (Tapie et Denisot) influents, tout était réuni pour vivre un match intense. Quel plaisir de diriger ces matchs ! ».

 

« Des types qui ont de la personnalité, ils n’en veulent pas »

 

Retiré des terrains depuis 1995, Georges Ramos a, depuis intégré la commission d’arbitrage du District du Cantal où il apporte son expérience, ses conseils. Candidat pour rejoindre le corps des observateurs  de la DTA (Direction Technique de l’arbitrage) en 2014, cette dernière ne donnera pas de suite à sa candidature. « Des types qui ont du charisme et de la personnalité, l’équipe en place n’en veut pas. Il faut rentrer dans le moule. Où sont les Wurtz, Quiniou, Derrien ? Leur liberté de ton dérange un peu. Ils ont donc été écartés», observe lucidement Georges Ramos.

 

L’homme en noir s’implique également au sein de l’association « Un maillot pour la vie », fondée par Sam Essediri, qui a pour but de venir en aide aux enfants hospitalisés et leur permettre de retrouver le sourire. L’association peut compter sur de fidèles soutiens comme Fabien Pelous, Nicolas Dieuze ou encore Patrice Martin, skieur nautique et Champion du Monde à 14 ans.  « J’apporte mon soutien à ces enfants qui n’ont pas la chance de vivre comme tout le monde en les invitant à assister à des matchs de foot, à donner le coup d’envoi d’un match. J’en profite d’ailleurs pour remercier tous les clubs qui nous ouvrent leurs portes » explique Georges Ramos.

 

A 65 ans, Georges Ramos a conservé cette fougue qui le caractérisait sur les terrains. Rafraichissant !

 

 

 

Georges Ramos à l’occasion d’un match pour l’association « Un maillot pour la vie » (source photo : Georges Ramos)

 

Nom : RAMOS

Prénom : Georges

Né le 27 mars 1950 à Lisbonne

Profession : Employé municipal

Joueur : Sporting Portugal, Géraldienne Aurillac, FC Aurillac

Débuts dans l'arbitrage en : 1973

Parcours dans l’arbitrage : arbitre de District (1973-1974), arbitre de Ligue (1974/1980) et arbitre FFF (1981-1995)

Quels étaient vos assistants ? Bernard Lavis et Jacques Poudevigne

Une ou des références en matière d’arbitrage : Robert Wurtz, Michel Vautrot et René Lopez

Le plus grand joueur que vous avez croisé : il serait très difficile de ressortir un seul nom. Je ne préfère pas mentionner un seul joueur plus qu’un autre.

Le plus râleur des joueurs que vous ayez arbitré : Marcel Dib

L’entraîneur le plus « casse pied » ? Luis Fernandez

Un stade que vous appréciez en particulier : j’ai aimé arbitrer dans tous les stades par lesquels je suis passé

Une anecdote : lors de la finale du Championnat d’Europe Espoirs à Sarajevo, Yougoslavie-URSS en 1990, il faisait tellement froid (-16°C) que j’en avais les moustaches gelées…

Votre plus grand regret ? De ne pas pouvoir rendre à l’arbitrage ce qu’il m’a donné

Que diriez-vous à un jeune arbitre qui débute ? De foncer mais de respecter les autres. Pour être respecté, il faut être respectable.

 

Merci à Georges Ramos pour ce bel entretien.

 

Lionel SCHNEIDER



04/02/2016
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