La FFF coupe le sifflet à Varela !
On ne verra plus Bartolomeu Varela tenir un sifflet sur les pelouses de l'hexagone. Le site Foot Amateur révèle que la FFF l'a tout simplement radié du corps arbitral pour avoir produit de faux justificatifs de voyages en avion. Retour sur la carrière de celui qui a souvent défrayé la chronique sur les terrains de Ligue 1 et de Ligue 2.
Bartolomeu Varela (crédit photo : www.girondins.com)
C'est une information qui était quasiment passée inaperçue mais qui n'a pas échappé au site Foot Amateur. Celui-ci rapporte que Bartolomeu Varela a été radié du corps arbitral de la FFF pour avoir produit de faux justificatifs selon le procès-verbal de la commission fédérale d'arbitrage (CFA) du 27 octobre 2022. Dans ce document, on apprend que Varela dont l'identité est préservée, que "M.V. a produit au cours des trois dernières saisons, des billets électroniques pour un trajet aller/retour afin de justifier les frais de déplacement qu'il a engagés pour se rendre à des convocations de la DTA et ainsi en obtenir le remboursement". Le procès-verbal rapporte également que "considérant donc que l’ensemble des billets électroniques que M. V. a produit à la FFF pour justifier de ses déplacements entre […] et […] sur les X saisons sont des billets qu’il avait annulés antérieurement dans le but qu’elle les lui rembourse, alors même qu’il n’avait pas effectué ces déplacements. Considérant que M. V. a donc produit de faux justificatifs de déplacement à la Direction financière de la FFF dans l’unique but de percevoir des sommes indues […] Considérant que pour tenter de justifier ces déplacements, M. V. a produit de nouveaux documents non probants à la Commission de céans, comme l’a confirmé la compagnie Air France". En application de l'article 39 du statut de l'arbitrage, la commission fédérale d'arbitrage a donc décidé de radier Bartolomeu Varela du corps arbitral. Le dernier match arbitré par Bartolomeu Varela remonte au 13 mai 2022 lors d'un match entre Chambly et Boulogne/Mer en National 2. Il n'avait pas été désigné depuis sur le moindre match par la Direction technique de l'arbitrage.
Nommé arbitre de la Fédération en 2001, Bartolomeu Varela dirige alors des rencontres en CFA2, l'actuel National 3. Il est loin de se douter qu'il découvrira neuf ans plus tard l'élite du football français en étant l'arbitre d'Arles-Avignon-Lens en Ligue 1. Pour se hisser au plus haut niveau, l'arbitre d'origine lusitanienne a pu compter sur le soutien de la direction de l'arbitrage de l'époque alors sous la responsabilité de Marc Batta. Bartolomeu Varela fréquentera la Ligue 1 durant 7 saisons. Si ses décisions arbitrales ont souvent fait l'objet de polémiques, c'est surtout sa relation avec les joueurs et entraîneurs qui était pointée du doigt. Et les exemples ne manquent pas.
Bartolomeu Varela vient rappeler à l'ordre Carlo Ancelotti lors d'un Nice-PSG en 2012 (crédit photo : rmcsport.bfmtv.com)
"La plus grande truffe de l'arbitrage français"
Lors de sa première saison en Ligue 1, Bartolomeu Varela va très vite devenir l'ennemi numéro 1 des entraîneurs dont plusieurs seront invités à regagner les tribunes. Lors d'un Lens/Sochaux en février 2011, Laszlo Bölöni, alors entraîneurs des Sang et Or, ne décolère pas face à l'arbitrage de Varela qui vient d'accorder un coup-franc litigieux qui amène le troisième but sochalien (2-3). Le bouillant technicien roumain, qui sera expulsé au même titre que son adjoint Georges Tournay, dira que "l'arrogance a empêché Varela de voir clair" et que l'homme en noir serait venu lui dire : "je me suis trompé mais je m'en fous". Des propos que Varela contestera. Quelques mois plus tard, Varela se voit confier une affiche du championnat de France de Ligue 1 entre Nice et le PSG. Le club de la Capitale est alors entraîné par Carlo Ancelotti. Sur le banc parisien au stade du Ray, l'exaspération face à la prestation de Varela est à son paroxysme. L'entraîneur italien se voit rappeler à l'ordre par le directeur de jeu qui décide de renvoyer Claude Makélélé en tribune après s'être adressé à l'ancien international tricolore en lui disant : "assis assis". Quelques semaines après cet épisode, Bartolomeu Varela sera même récompensé en étant désigné en tant que quatrième arbitre d'Hervé Piccirillo sur la finale de la coupe de France entre Lyon et Quevilly.
Olivier Guégan est expulsé lors d'un match entre Valenciennes et Niort en 2019 (crédit photo : Pierre Rouanet)
A l'issue du match entre Bastia et Evian Thonon Gaillard en 2014, le bastiais François Modesto accuse Varela de lui avoir dit "ferme-là !". Le défenseur corse expliquera qu'en 19 ans de carrière, jamais un arbitre ne lui avait tenu de tels propos. Pascal Garibian, alors Directeur technique de l'arbitrage volera au secours de Varela en "réfutant formellement ces accusations". Patrice Garande non plus n'a pas été à la fête avec Bartolomeu Varela qui l'a expulsé à deux reprises. Une première fois lors d'un Caen-St-Etienne en février 2015 où l'entraîneur caennais ira jusqu'à qualifier Varela "de plus grande truffe de l'arbitrage français". Lors d'un Monaco-Caen le 21 décembre 2016, Varela est abusé par Radamel Falcao auteur d'une grossière simulation qui lui permet d'obtenir un pénalty. Garande se verra encore expulsé, au même titre que deux de ses adjoints Jean-Marie Huriez et Jean-Marc Branger quelques mois mois plutôt lors d'un match entre Caen et Reims. Laurent Battles a lui aussi déchanté avec cet arbitre lorsqu'il était l'entraîneur de Troyes entre 2019 et 2021. L'actuel coach des Verts avait contesté l'expulsion de Florian Tardieu lors d'un match face au Paris FC en avril 2021. "Je dis qu'il n'a rien fait. J'ai juste répété ça deux ou trois fois, j'ai demandé au quatrième arbitre si j'avais dit quelque chose, il a répondu qu'il ne pouvait pas parler sur demande de M. Varela", expliquera l'entraîneur stéphanois sur le site Score.fr. Olivier Guégan, alors entraîneur de Valenciennes fera lui aussi les frais du zèle de Bartolomeu Varela lors d'un match entre Valenciennes et Niort en 2019. La liste est longue. Bartolomeu Varela aura dirigé près de 150 matches de Ligue 1 durant ses sept années passées dans l'élite. Sept ans de trop. Mais ses collègues centraux et assistants de Ligue 1 et Ligue 2 l'avaient élu meilleur arbitre de Ligue 2 à l'issue de la saison 2020/2021. Les arbitres auront toujours le sens de la plaisanterie.
Lionel Schneider
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