Frappart, trop c'est trop
En accordant un pénalty imaginaire à l'OGC Nice face au FC Metz samedi, Stéphanie Frappart n'en finit plus de défrayer la chronique mais peut compter sur le soutien indéfectible de la Direction de l'arbitrage.
Stéphanie Frappart (crédit photo : Icon Sport)
Laszlo Bölöni, l'entraîneur du FC Metz pourtant réputé pour son fort tempérament et qui n'hésite pas à faire part de son mécontentement envers les arbitres, n'a pas évoqué la décision de l'arbitre francilienne d'accorder un pénalty à l'OGC Nice hier devant les médias. Ce silence peut d'ailleurs interroger lorsque l'on sait la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouvent les Grenats à l'issue d'une sixième défaite consécutive en championnat. Le très expérimenté technicien roumain sait probablement aussi que la partie est perdue d'avance face aux hommes et femmes en noir qui auront toujours le dernier mot. Le pénalty offert aux niçois après qu'Evann Guessand se soit fait lui-même un croc-en-jambe, ressemble fortement à la simulation grossière de Fabrizio Ravanelli lors d'un PSG-OM en 1997. François Letexier, qui était l'arbitre VAR hier, a sûrement estimé qu'il ne s'agissait pas d'une erreur manifeste de la part de Stéphanie Frappart. Cette dernière est également une concurrente de l'arbitre breton et les inimitiés entre les arbitres de Ligue 1 sont un secret de polichinelle.
En stage en vue de la Coupe du Monde 2026
Il y a quelques jours, l'UEFA organisait à Séville un stage destiné aux arbitres pouvant prétendre à prendre part à la prochaine Coupe du Monde en 2026. Clément Turpin, François Letexier et Stéphanie Frappart faisaient partie de la vingtaine d'arbitres convoqués. Si l'on se réfère à la liste des arbitres internationaux français proposée par la Commission fédérale d'arbitrage (CFA) à la FFF puis soumise à la FIFA, on remarque que Stéphanie Frappart ne figure qu'en quatrième position, Benoit Bastien la devançant d'une place. Mais l'arbitre vosgien n'entre plus depuis longtemps dans les papiers de la direction de l'arbitrage et sa carrière internationale ne lui offrira ni Coupe du Monde ni Championnat d'Europe. Le natif d'Epinal ne faisait pas partie du contingent des arbitres européens en Espagne. En Ligue 1 depuis 2019, Frappart n'a attendu que trois ans pour se voir confier une finale de coupe de France entre le FC Nantes et l'OGC Nice en 2022. A titre de comparaison, Ruddy Buquet qui dirige des matches de Ligue 1 depuis 2008 et qui est international depuis 2011, a dû patienter 11 ans avant de connaître le bonheur du Stade de France (finale de la coupe de France en 2019).
La liste des arbitres internationaux français classés selon une hiérarchie définie par la Commission fédérale des arbitres de la FFF.
Rang |
Arbitre |
1 |
Clément TURPIN |
2 |
François LETEXIER |
3 |
Benoit BASTIEN |
4 |
Stéphanie FRAPPART |
5 |
Willy DELAJOD |
6 |
Jérôme BRISARD |
7 |
Ruddy BUQUET |
8 |
Bastien DECHEPY |
9 |
Eric WATTELIER |
10 |
Jérémie PIGNARD |
11 |
Pierre GAILLOUSTE |
Etonnamment absente des chocs en Ligue 1
Depuis le début de la saison, Stéphanie Frappart est rarement exposée sur un match du top 5. Hormis la rencontre entre l'OM et Lille le 4 novembre dernier, celle qui a été élue meilleure arbitre féminine du monde pour la cinquième fois, n'avait plus tenu le sifflet sur un match de Ligue 1 depuis le 20 décembre lors de Reims-Le Havre avant ce match entre Nice et Metz. Un choix surprenant de la Direction de l'arbitrage qui devrait exposer Frappart sur des matches décisifs pour les places européennes. Avant ce match sur le Côte d'Azur, l'arbitrage de Stéphanie Frappart avait déjà provoqué la colère de Michel Der Zakarian, l'entraîneur de Montpellier après un match nul face à Lens (0-0) où les Sang et Or auraient pu être réduit à dix. "L'arbitrage, ce n'est pas possible", avait lancé l'entraîneur héraultais.
Les matches arbitrés en Ligue 1 par Stéphanie Frappart cette saison
Lens-Metz
Montpellier-Rennes
Strasbourg-Nantes
Marseille-Lille
Rennes-Lyon
Montpellier-Lens
Reims-Le Havre
Nice-Metz
Une médiatisation jamais vue
Invitée de l'émission "Le studio des légendes" sur Europe 1 le 27 janvier, celle qui est également directrice en charge de l'arbitrage féminin à la FFF s'est vue dérouler le tapis rouge par Jacques Vendroux, journaliste sportif d'Europe 1 et présentateur de l'émission dans laquelle Eric Borghini, le président de la Commission fédérale d'arbitrage a présenté Stéphanie Frappart comme la "Marie Curie de l'arbitrage mondial". Invitée à prendre place dans l'avion du président de la République pour assister à la finale de la Coupe du Monde au Qatar en décembre 2022, Stéphanie Frappart a fait la une du journal L'Equipe le mardi 5 janvier 2021 et la couverture du magazine L'Equipe en février 2023. Et c'est loin d'être terminé.
Lionel Schneider
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