Arbitrage vidéo : va-t-on déresponsabiliser les arbitres ?
L'arbitrage vidéo, que Gianni Infantino souhaite introniser pour le Mondial 2018 a permis à Felix Zwayer de prendre les bonnes décisions hier soir lors de France/Espagne.
Felix Zwayer dans l'attente du verdict de son arbitre vidéo sous les yeux d'Hugo Lloris (source photo : www.liberation.fr)
"Justice, sérénité, efficacité, rapidité. Il me semble que la soirée de ce mardi a éteint pour toujours les polémiques liées à l’assistance vidéo", écrit Pascal Praud dans sa chronique publiée ce mercredi sur Yahoo Sports. Joël Quiniou, ancien arbitre international et consultant sur RMC a fait part de son "enthousiasme même s'il ne faut pas trop s'avancer". Bruno Derrien, ex sifflet du championnat de France de Ligue 1 et consultant sur RTL estime que "les partisans de la vidéo sont sortis renforcés car les décisions prises sont correctes et rapides". Mais l'ancien arbitre breton redoute que l'assistance vidéo "déresponsabilise les arbitres assistants. Si j'étais assistant, je ne lèverais plus mon drapeau sur les situations de hors-jeu. J'attendrai que la vidéo vienne à mon secours".
Ecoutez l'interview de Bruno Derrien avant France/Espagne sur RTL
Un football à deux vitesses ?
Hier au Stade de France, les décisions arbitrales initiales auraient pu déclencher des polémiques. Sur l'ouverture du score des Bleus par Antoine Griezmann, Marco Achmüller, l'assistant de Felix Zwayer jugeait Kurzawa et Griezmann en position régulière mais Felix Zwayer sollicitait l'assistance vidéo. A raison puisque Kurzawa était hors-jeu. Suivra un pénalty parfaitement justifié en faveur de la Roja suite à une faute de Laurent Koscielny sur Deulofeu. A la 78ème minute, la sélection ibérique inscrit un second but refusé dans un premier temps, l'arbitre assistant ayant levé son drapeau. L'arbitre berlinois envahi par le doute, demandait une nouvelle fois l'aide de la technologie. Verdict : le but est bien valable. Ce mardi 28 mars 2017 restera dans l'histoire du football. L'arbitrage vidéo a permis de rétablir l'équité sportive c'est vrai. Mais à quel prix ? Dans le quotidien L'Equipe du 28 mars, Pascal Garibian, le Directeur Technique de l'arbitrage à la FFF explique que "si l'arbitre a un doute sur un pénalty et qu'il y a un contre juste derrière, il doit laisser l'action aller à son terme. Si elle se termine par un but mais qu'il s'avère qu'il y avait pénalty au préalable, l'arbitre annulera le but et accordera un pénalty". Voici un problème parmi tant d'autres. L'expérience lors de ce France/Espagne doit permettre aux instances de corriger ce qui peut paraître comme des détails. Ce mardi dans l'enceinte dyonisienne, les 80 000 spectateurs présents ont baigné dans l'incompréhension lorsque Felix Zwayer a fait appel à la vidéo. Attention à ne pas aseptiser ce sport qui perd peu à peu de son universalité. Sur Radio France Internationale, l'ancien joueur et désormais consultant Habib Beye regrettait par exemple que la goal-line n'est pas été introduite sur le continent africain. "Il faut l'appliquer de manière proportionnée pour que le foot ne perde pas sa fluidité ni son charme", expliquait Julen Lopetegui, le sélectionneur espagnol.
Joël Quiniou explique le fonctionnement de l'arbitrage vidéo
En attendant, la FIFA va poursuivre des expérimentations jusqu'au mois de mars 2018. Elle décidera à ce moment-là si la vidéo sera utilisée au Mondial en Russie.
Les arbitres français formés à l'utilisation de la vidéo
A l'occasion de la 21ème édition du Challenge Leroy à Clairefontaine qui rassemble les sections sportives de plusieurs établissements de l'hexagone, six arbitres centraux et cinq arbitres assistants évoluant en Ligue 1 prendront part aux rencontres qui ont lieu ce jeudi et vendredi. "Elles seront dirigées par des équipes de cinq arbitres composées d'un arbitre central, deux arbitres assistants, un arbitre vidéo et un arbitre assistant vidéo", peut-on lire dans un article paru sur le site du SAFE, le Syndicat des arbitres du football d'élite.
Liga : un jeune arbitre pour le Clasico
Le match retour du Clasico aura lieu le dimanche 23 avril prochain à Santiago Bernabeu et a été confié à Jesus Gil Manzano. Âgé de 33 ans, il a fait ses débuts en Liga le 25 août 2012 lors de Malaga/Majorque. Promu international en janvier 2014, il compte déjà un Clasico à son actif. Lors de la saison 2014/2015, il avait dirigé le match aller à Madrid qui avait vu la victoire des madrilènes (3-1). Il est également un arbitre prolifique en cartons : en quatorze matchs de Liga cette saison, Gil Manzano a distribué 87 avertissements et trois cartons rouges soit une moyenne de 6,4 cartons/match !
Jesus Gil Manzano
Lionel SCHNEIDER
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