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Portrait de Séverine ZINCK FALCONE, arbitre internationale FIFA et arbitre Fédérale Féminine.

Qui a dit que le football était une histoire d’hommes ? Séverine Zinck Falcone est la première femme à avoir dirigé des rencontres de National au centre. Portrait.

 

Tout a commencé à Mothern, village de 2000 habitants situé au Nord de l’Alsace. C’est ici que Séverine Zinck est tombée  amoureuse du football. En accompagnant son père le dimanche sur les terrains d’Alsace. Celle qui deviendra plus tard la première femme à prendre le sifflet en National n’a pas épargné ses collègues dans le passé. L’intéressée le confirme (rires) : « Je contestais beaucoup les décisions arbitrales lorsque mon club était battu. Mon père m’a suggéré de me lancer dans l’arbitrage. » Séverine accepte. Elle se présente à l’examen théorique et est nommé officiellement en octobre 1997.

 

 

Séverine Zinck Falcone chez les Forgerons. Au sifflet de Gueugnon-Plabennec le 27 novembre 2011. On reconnaît l’ex Nancéien Tony Vairelles (de dos sur le gauche). Assistée ce soir-là de Laurent Rossignol (à gauche) et Bertrand Jouannaud.

 

Une fulgurante progression

 

Dès lors, c’est une nouvelle aventure qui s’offre à cette passionnée de course à pied qui a participé au marathon de Rome en mars dernier. Encouragée par d’anciens arbitres, elle gravit rapidement les échelons. Notamment par Erwin Schlenker, commissaire aux arbitres au Racing Club de Strasbourg durant de nombreuses années. Séverine deviendra l’adjointe de celui qui fût le compagnon de route de Robert Wurtz, « Le Nijinski du Sifflet ». « J'ai rencontré Erwin lors des 100 ans du Racing Club de Strasbourg où j’étais 4ème arbitre. Un jour, il m'a demandé si ça m'intéressait de l'accompagner pour accueillir les arbitres au Stade de la Meinau. J'ai accepté. Grâce à cette expérience, j'ai rencontré mon futur mari, les observateurs, les arbitres qui m'ont fait partager leur vécu. Erwin m'a toujours soutenu, encouragé et a suivi l'évolution de ma carrière. C'est un ami qui me rend souvent visite. »

 

 

 Nommée arbitre de la Fédération le 1er juillet 2004 pour diriger des matchs de 1ère Division féminine, Séverine Zinck Falcone est promue en fin de saison en Division d’Honneur, l’élite du football régional. Tout s’accélère ensuite avec une candidature au titre d’arbitre Fédérale 5 (pour arbitrer des matchs de CFA2) qu’elle obtient. Après deux saisons en CFA2, l’arbitre affiliée à l’Olympique de Marseille est promue en CFA. Elle n’y fera qu’un passage, accédant au championnat de National lors de la saison 2010/2011. Une première* ! Séverine se souvient de son premier match à ce niveau. « Ma première rencontre en National a eu lieu le 8 octobre 2010, à l’occasion du match Rodez - Créteil. J'avais quand même un peu d'appréhension car il y avait eu beaucoup de bruit par rapport au fait qu’une femme n’avait jamais dirigé un match de National. J’avais un peu la pression.  Le match n'a pas été facile mais j'ai bien géré la rencontre. Le public de Rodez n'est pas facile. J'ai rencontré ce jour-là Laurent Rossignol, mon assistant qui me suivra tout au long de la saison. Le stade était magnifique, la saison était commencée et cela n'a été que du bonheur durant toute la saison. » Après une saison en National, Sévérine Zinck apprend en mai 2011 qu’elle est rétrogradée en CFA.

 

« Beaucoup de sacrifices »

 

Depuis, seule Stéphanie Frappart a suivi ses traces, devenant arbitre Fédérale 2 en juillet 2014. « C’est dû à l’exigence des tests physiques qui sont identiques à ceux des arbitres masculins. Avec la vie familiale et professionnelle que possède une femme, c’est pratiquement impossible. L’arbitrage demande beaucoup de sacrifices » explique Séverine, qui conserve de bons souvenirs de cette expérience en National qui lui a permis de fouler les pelouses de Ligue 1 en qualité de 4ème arbitre. « Mon premier match en tant que 4ème arbitre fût Bordeaux-Arles Avignon, le 8 avril 2010. Jean Tigana, qui entraînait les Girondins et Faruk Hadzibegic, coach d’Arles Avignon s’étaient comportés de façon exemplaire » se souvient Séverine.

 

 

Sous la neige au Stade Charléty un soir de décembre 2010 avec Frédéric Calvarin (à gauche) et Mickael Lamouche (sur la droite)

 

Professeur des écoles à Aubagne, dans les Bouches du Rhône et marié à Didier Falcone, arbitre Fédéral 2 en activité, l’arbitrage est une affaire de famille chez les Zinck. Aurélien, le frère de Séverine a pris le sifflet en 2006 et dirige aujourd’hui des matchs d’Excellence en Alsace, l’antichambre de la Division d’Honneur. Séverine suit avec fierté et attention le parcours de son frère : « Ce n’est pas toujours facile pour lui car il y a forcément une comparaison. Mais il arrive à s’imposer et se défend bien. »

Actuellement blessée suite à une rupture des ligaments croisés lors d’un stage cet été à Clairefontaine, Sévérine Zinck Falcone ignore quand elle reprendra l’arbitrage. « La rééducation sera longue. Ma saison est compromise ».

 

 

*Le 24 octobre 2008, Olivier Lamarre, l’arbitre principal d’Angers-Tours en Ligue 2 est victime d’un claquage. Il est remplacé par Sabine Bonnin, alors arbitre Fédérale 4 qui devient la première femme à arbitrer un match de championnat professionnel.

 

Merci à Séverine d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.

 

Lionel SCHNEIDER



29/09/2015
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