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L'arbitrage anglais hors-jeu

Souvent cité en référence, l'arbitrage anglais ne sera pas représenté à la prochaine Coupe du Monde en Russie. Un camouflet qui traduit des défaillances majeures dans la gouvernance des directeurs de jeu britanniques.

 

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Martin Atkinson (source photo : www.mirror.co.uk)

 

Jamais une Coupe du Monde ne s'était déroulée sans arbitre anglais depuis 1938. L'arbitrage britannique est en émoi suite à la décision de la FIFA ne pas retenir l'un des leurs pour le Mondial 2018. Car, contrairement à ce que certains affirment, un arbitre anglais aurait bien pu figurer dans les 36 présélectionnés. Martin Atkinson, c'est de lui dont il s'agit, aurait pu faire le voyage en Russie. Son âge (45 ans) n'aurait pas été un frein. Les textes de la FIFA sont clairs : "la FIFA se réserve le droit d'exiger des arbitres de plus de 45 ans (né en 1973 ou avant) qu'ils se soumettent au cas par cas à des évaluations techniques supplémentaires ainsi qu'à des examens médicaux et tests de condition physique spécifiques". Depuis 2004, Martin Atkinson a dirigé 328 matchs de Premier League. Un argument suffisant pour aller à la Coupe du Monde non ? Sur la chaîne américaine NBC Sports qu'il a rejoint récemment comme consultant, Mark Clattenburg a exprimé sa "tristesse suite à la non-sélection d'un arbitre anglais. Martin (Atkinson) est trop vieux. Michael Oliver et Anthony Taylor incarnent l'avenir. Ils ont besoin d'expérience". Les deux arbitres en question ont récemment intégré le groupe élite de l'UEFA avec l'Euro 2020 comme objectif. Sur son site You are the ref, l'ancien patron des arbitres anglais Keith Hackett a regretté "l'absence d'un plan clair de développement et de succession et qui a amené le départ de Mark Clattenburg de la Premier League. Il faut désormais préparer Michael Oliver pour la Coupe du Monde 2022. Il devra également être pleinement soutenu par le représentant anglais de la commission d'arbitrage de l'UEFA". Un tacle glissé à David Elleray, le président de la commission d'arbitrage de la Fédération Anglaise, directeur technique de l'IFAB et qui siège à la commission d'arbitrage de l'UEFA. Dans une chronique parue sur le site du Daily Mail, Graham Poll, ancien arbitre présent aux Coupes du Monde 2002 et 2006, a estimé "qu'il était ridicule qu'Oliver ne puisse pas prétendre à aller à la Coupe du Monde en Russie. Il est l'arbitre numéro 1 en Angleterre et a été excellent lors de Liverpool/Chelsea et Everton/West Ham récemment".

 

Hackett : "L'image de l'arbitrage anglais est à son plus bas niveau"

 

Dans une chronique publiée sur le site You are the ref, Keith Hackett pointe du doigt le niveau de performance des arbitres anglais. "Les performances auxquelles nous assistons actuellement sont inacceptables. L'image de l'arbitrage anglais est à son plus bas niveau". En Premier League, onze des dix-sept arbitres ont plus de 45 ans. Roger East continue de fouler les pelouses britanniques à bientôt 53 ans (il les fêtera en mai prochain) ! Les tests physiques sont impitoyables pour les hommes en noir anglais qui doivent parcourir 40 mètres en 6,02 secondes avec un échec autorisé. Chaque arbitre est équipe d'une montre Polar V800. Les séances ne sont pas de tout repos comme en témoignait Jonathan Moss (47 ans) il y a quatre ans : "les entraînements sont très exigeants avec une fréquence cardiaque en moyenne de 172 battements et 198 au maximum par minute". Un rythme infernal mais qui ne semble pas décourager les arbitres vétérans de la Premier League.

 

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Neil Swarbrick (52 ans) lors des tests physiques en 2014 (source photo : www.dailymail.co.uk)

 

Semaine d'entraînement d'un arbitre de Premier League désigné sur un match le samedi

 

JOUR

Séance

Dimanche

Récupération – Footing/Natation

Lundi

Musculation

Mardi

Sprints et travail d’intensité

Mercredi

Repos

Jeudi

Travail de vitesse

Vendredi

Départ pour le match

Samedi

Match

 

Clattenburg, le mal-aimé

 

David Elleray, le patron politique de l'arbitrage anglais a voulu empêcher Mark Clattenburg de figurer dans la liste finale des arbitres retenus pour l'Euro 2016, considérant Martin Atkinson comme le vrai numéro 1. Pierluigi Collina, le boss des arbitres à l'UEFA a alors fait savoir à Elleray que Clattenburg irait à l'Euro. L'instance européenne a donc été contrainte de sélectionner deux arbitres britanniques. En juillet dernier, le syndicat des arbitres anglais mettait à l'honneur l'équipe arbitrale de la finale de l'Euro 2016. Simon Beck et Jake Collin, les deux assistants ainsi qu'Anthony Taylor et Andre Marriner, les deux arbitres additionnels étaient présents. Mais il manquait Mark Clattenburg, l'arbitre de la finale ! Une volonté de Mike Riley, le manager des arbitres en guerre ouverte avec Clattenburg. Ce dernier aurait dû représenter on pays à la prochaine Coupe du Monde en Russie. Clatts, comme on l'appelle outre-Manche s'est vengé. Après avoir dirigé son dernier match de Premier League lors de West Bromwich/Leicester en avril dernier, Clattenburg est parti coacher les arbitres en Arabie Saoudite où un salaire de 50 000 € lui est offert par mois. Bien loin du déluge qui s'abat sur l'arbitrage anglais.

 

Lionel SCHNEIDER



02/01/2018
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