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Interview d'Olivier Lamarre, Président du SAFE (Syndicat des arbitres du football d'élite)

Un an après sa prise de fonction à la présidence du SAFE, Olivier Lamarre a été élu le 11 novembre dernier représentant des arbitres à la Ligue de Football Professionnelle (LFP). Président du SAFE, il revient pour Arbitrage 57 sur cette première année riche en évènements.

 

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Olivier Lamarre (source photo : www.usinenouvelle.com)

 

Le 25 septembre 2015, Olivier Lamarre était élu à la présidence du SAFE, le syndicat des arbitres regroupant 99,5% des directeurs de jeu de Ligue 1, Ligue 2 et National ainsi que les assistants des deux premiers échelons professionnels. Directeur adjoint de la division production nucléaire d'EDF dans le civil, Olivier Lamarre a remis avec son équipe, le syndicat dans le sens de la marche. Entretien.

 

Arbitrage 57 : Un an après votre prise de fonction à la présidence du SAFE, quel bilan faites-vous de cette première année ?

 

Olivier LAMARRE : "J'ai envie de dire qu'un an après, les relations avec les instances se sont normalisées et apaisées. Il a fallu pour cela nous dire les choses et aussi passer par quelques moments de fortes tensions pour retrouver la confiance. Mais cela est derrière nous, j'espère. L'objectif est de faire avancer l'arbitrage. Chacun dans son rôle, a compris que l'autre pouvait être un partenaire complémentaire. On arrive désormais à s'écouter, à échanger et à trouver la solution, même si, cela est normal, nous ne sommes pas d'accord sur tout. Cela a permis de concrétiser des avancées pour les arbitres."

 

Quelles sont ces avancées ?

 

-"Le projet "Des arbitres pros dans un monde pro" a été largement repris par les médias et les  instances. Nous avons été sollicités pour porter la parole des arbitres. Il y a eu ensuite des discussions et négociations dans le cadre du protocole tripartite LFP/FFF/SAFE qui a été signé en juillet et a permis de faire de grands pas vers la professionnalisation du corps arbitral. Avec ce protocole, nous avons fait la moitié du chemin qui nous séparait des arbitres des autres grands championnats européens. Onze arbitres centraux ainsi que sept assistants ont profité de cette première phase et sont considérés encore plus comme des professionnels. Concernant les conditions d'encadrement, le projet global complet est un plus pour nos arbitres qui sont placés dans des conditions optimales pour réussir leur mission complexe."

 

"Une grande avancée de disposer de droits de vote à la Ligue"

 

Un mot sur l'assemblée générale de la LFP où pour la première fois, le syndicat a pu prendre part au vote.

 

"Nous disposons dorénavant de 2% des droits de vote à la LFP et les récents épisodes vécus à la LFP ont montré combien ces 2% ont compté. Nous les avons obtenus avec l'UAF (Union des Acteurs du Football) qui regroupe les organisations professionnelles des joueurs, médecins, entraîneurs, salariés et administratifs ainsi que les arbitres. Chacune des familles dispose dorénavant de 2% des droits de vote. C'est une grande avancée de disposer de droits de vote à la Ligue."

 

Votre rôle consistes également à relayer les mauvais comportements dans les championnats professionnels ?

 

"Le SAFE a tout au long de la saison signalé à la FFF et aux commissions de discipline des déclarations, des comportements ou des attitudes d'entraîneurs, de joueurs ou de dirigeants qui n'étaient pas exemplaires. La plupart ont été entendus par la commission de discipline de la Ligue. C'est une mission majeure de protéger les arbitres et de veiller à l'exemplarité de notre football d'élite vis à vis des arbitres, pour que les arbitres de District et de Ligue ne pâtissent pas en retour de ces mauvais exemples. À ce titre, cette saison a permis de poursuivre notre rapprochement avec nos amis des amicales d'arbitres ."

 

"Nathalie Boy de la Tour, un femme brillante, exemplaire et humble"

 

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Nathalie Boy de la Tour (source photo : www.ouest-france.fr)

 

Un mot sur l'élection de Nathalie Boy de la Tour, première femme à diriger la Ligue de Football Professionnel ?

 

"Je suis ravi à l'idée de travailler avec Nathalie Boy de la Tour que j'ai découverte il y a quelques mois : une femme brillante, exemplaire et humble. De par ses fonctions à la Fondaction du Football, c'est une femme au service des valeurs et qui met en lumière les bons comportements. C'est une très bonne chose qu'elle soit à la tête du foot pro."

 

Vous avez été élu représentant des arbitres au Conseil d'administration de la LFP le 11 novembre dernier, succédant à Damien Ledentu. Quel y sera votre rôle ?

 

"Je suis comme mes collègues un administrateur de la Ligue et j'ai la responsabilité de veiller à la bonne gouvernance de l'institution. J'ai toute confiance en cela après Damien Ledentu qui a exercé ce rôle de manière remarquable et que je félicite au nom de tous les arbitres. Mon devoir, au-delà des intérêts du football, est que la voix des arbitres y soit entendue."

 

Parmi les projets du SAFE, on retrouve la reconversion des arbitres pros et un texte de loi émanant du Ministère des Sports qui pourrait permettre aux Fédérations sportives de salarier ses arbitres.

 

"Un texte est effectivement en discussion. Les Sénateurs ont approuvé le texte, il doit repasser en seconde lecture au Parlement en début d’année. Il est encore trop tôt pour connaître les conséquences exactes sur la fonction arbitrale. L’enjeu des prochains mois sera de manière très concrète, le suivi et l’accompagnement des arbitres en travaillant la reconversion à l’issue de leur carrière. Sur ce point, nous sommes en ligne avec la Commission Fédérale des arbitres (CFA), la Direction Technique de l'arbitrage (DTA) et la LFP. Des réunions sur la reconversion devraient avoir lieu sur le deuxième trimestre 2017. Cela concerne tous les arbitres, des plus jeunes aux plus anciens. Une reconversion, une après-carrière, ça se prépare dès le début. C’est tout le sens de l’action initiée par le SAFE depuis deux mois par des entretiens individuels des arbitres. Nous souhaitons proposer à la fois une formation continue pour maintenir les arbitres en veille, mais aussi un accompagnement personnalisé avec des formations en adéquation avec le projet personnel de l’arbitre."

 

La composition du Conseiler d'Administration de la LFP

 

Merci à Olivier Lamarre de nous avoir accordé de son temps.

 

Lionel SCHNEIDER



18/11/2016
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